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Le Blog de Derek Madox
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  • Dans ce blog, j'exposerai mes travaux en photographie, en graphisme, ou en montage vidéo. Je cherche des contrats dans ces disciplines. Ce blog est temporaire, en attendant la création d'un site web plus développé.
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13 septembre 2009

LA BULLE (2002, Mathieu Lefèbvre)

J'ai tourné le film La Bulle dans mes temps libres entre juillet et août 2001.  À l'époque, je venais de me réinstaller à Montréal tout juste après mes études en scénarisation à l'UQÀM.  J'habitais seul dans un 1 et demi minuscule sur la rue Berri, et je voulais essayer de me faire un chemin dans la ville des grands.  Je me suis mis à travailler au cinéma AMC tout en élaborant des projets de films.  La Bulle a été tourné la nuit, dans mon propre appartement, quand je revenais de travailler.  C'est un film qui oppose la bulle créatrice d'un écrivain au monde extérieur urbain et nocturne.   

Le tournage s’est effectué avec une vieille caméra VHS-8 presque totalement sans équipe technique (du moins, pour la majorité des plans fixes.  JP Bernier et David Desrochers m'ont aidé à la caméra à mettre du mouvement pour les plans plus compliqué). Presque à chaque soir, je me retrouvais seul dans mon appartement avec ma vieille caméra, un peu comme le personnage de mon film et sa page blanche.  Disons que ça frôle...   la mise en abyme oui!

Le choix de ne pas monter d'équipe technique m'a toutefois posé certains problèmes.  Sans perchiste la plupart du temps (mis à part la scène de dialogue perché par David Desrochers) j'ai dû réenregistrer des effets sonores et refaire toute la bande-son en post-prod, février 2002.  Et puis la musique de Gyorgy Ligeti m'a coûté un bras, l'élément le plus coûteux du projet.  J'ai dû payer les droits de la musique pour présenter mon film au public.  Je tenais énormément à ces violons grinçants des Strings Quartet de Ligeti.  Il n'y a pas de sonorité plus efficace pour représenter le viol d'une bulle.    

maths2x2

La Bulle est un film important pour moi.  Il témoigne d'un moment très précis de ma vie, une période charnière.  À l'époque, je me voyais comme un jeune homme courageux qui s'installait en ville et bravait l'inconnu avec des rêves immenses.  Mais en visionnant La Bulle, 8 ans plus tard, je me rends compte qu'il reflète certaines peurs que je ne voulais pas m'admettre.  J'étais lunatique, rêveur, hyper créatif, très désireux de percer, mais aussi très timide et peu enclin à me mêler aux autres.  Paradoxe.  L'inconnu me fascinait et me terrorisait à la fois.  Je découvrais l'immensité de la ville en y arpentant ses rues cherchant le regard des filles, mais en prenant toujours soin de ne pas croiser le regard de tous les autres (j'imagine qu'on m'avait trop éduqué sur la ville noire dans ma campagne natale).  Mais j'étais pourtant heureux fou de m'y retrouver.

La Bulle a probablement été une façon de me moquer de mes peurs de l'époque en les grossissant jusqu'au ridicule.  Il synthétise d'une manière caricaturale et très épuré le jeune homme que j'étais juste avant le 11 septembre 2001.  Un jeunot avec une imagination fertile, isolé dans son mini-monde en gestation, et devant affronter l'inconnu se profilant à l'extérieur.  Son imagination nourrissait sa peur, et inversement.  Sensation stimulante d'être ce jeunot, mais aussi un peu terrifiante.

LA BULLE (2002, Mathieu Lefèbvre)

La Bulle

Merci aux acteurs Sam Kiani, et Radmila Manevskaia.  Merci à JP Bernier et David Desrochers.

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