GLANDULAIRE (2007, Mathieu Lefèbvre et Guillaume Sigouin)

Qu’est-ce qu’un Glandulaire exactement?  Hum…  difficile de s’avancer sur la question.  Seul Georges Sabot, auteur de la « toune » du même nom, connaît la réponse exacte.  Mais ayant développé le projet du vidéoclip avec lui en 2007, je pourrais donner quelques pistes.  Le Glandulaire se présente sous la forme d’un ours/loup.  Est-ce sa forme exclusive?  Je n’en ai aucune idée.  Tout ce que je sais, c’est que cet ours/loup glande la plupart du temps, il ne fout rien de ses journées.  Peut-être y a-t-il une part de Glandulaire en chacun de nous, mais bon… avant de se lancer dans la psycho pop, gardons le mystère intact et laissons monsieur Sabot le soin de nous raconter au son de ce funk-rock frénétique son Glandulaire à lui pour des années encore, on l’espère.

Le vidéoclip ultra cheap de Glandulaire est un objet plein de vie et de spontanéité créatrice.  Et ça fait du bien de s’éloigner des projets trop intellectuels, trop appliqués, qui bouffent un temps énorme et qui finissent par tuer l’énergie créatrice.  De toute façon, à trop chercher un « fini », un sens à cette énergie créatrice, elle se met soudainement à changer.  Elle part, puis revient sous une forme inattendue.  Bien souvent, il faut s’adapter à son côté fugitif, et non pas essayer de la garder captive, trop sédentaire.  Dans ces conditions, il faut tourner vite, s’empêcher de réfléchir pour ne pas laisser l’énergie filer trop loin (à moins d’être prêt à modifier son projet sans cesse).  La musique de Sabot se prête très bien à ce genre d’énergie sauvage.  

En se basant sur un petit synopsis soulignant grossièrement les grandes lignes de l’histoire d’un ours/loup, mon coloc Guillaume Sigouin et moi nous sommes lancé rapidement dans le tournage de ce clip (tiré d’une des premières versions de la « toune » Glandulaire).  Notre approche a été de laisser libre court à l’improvisation, tout en respectant les points importants de l’histoire de départ.  Vidéoclip "no-budget" réalisé sans équipe technique, on a également mis de côté tout le processus laborieux propre à la direction-photo et qui ralentit énormément un tournage;  ici, pas de rails, pas de steadycam, pas d’éclairage.  Rien pour stopper l’étincelle créatrice sur le terrain.  La liberté!  En 3 après-midi, on a tout bouclé (avec assez de stock shots pour réaliser un deuxième vidéoclip d’ailleurs).  Au montage, j’ai essayé d’être vierge de tout concept préétabli, tant sur le plan du rythme que de l’histoire.  Ce fut comme de repartir à zéro.  Encore là, j’ai essayé de ne pas intellectualiser.  Je me suis contenté de  me laisser porter par le beat.  Si bien que le montage n’a duré que quelques jours.  Il s’agit peut-être de l’expérience de montage la plus tripante et énergisante que j’ai eu.  Ça a redéfini mon approche face à la création cinématographique.  Ça m’a aidé à en trouver l’essence en tout cas.  Je me laisse encore étonner et surprendre par ce petit film cheap, même 2 ans après.

GLANDULAIRE (2007, Mathieu Lefèbvre et Guillaume Sigouin)

Glandulaire

À noter le language corporel magistral de Éric Shaw sous le masque de l’ours/loup. Son interprétation est carrément digne de Buster Keaton.  Sans lui, le vidéoclip ne serait pas aussi réussi.  Encore merci Éric! 

Également un gros merci à Geneviève Cousineau et Julie Vivier.